jeudi 15 décembre 2016

Chronique - PAUL BEORN - Le Septième Guerrier-Mage (One-Shot)

Résumé du livre :
     J'ai pillé, brûlé, tué. Puis j'ai déserté l'armée la plus puissante du monde. Je voulais être libre, vivre la belle vie loin de cette foutue guerre... Mais voilà que je dois défendre un village de paysans contre cette même armée dont je portais les couleurs.

     Des milliers de soldats sont en marche.

     Former des combattants, monter des fortifications, trouver des armes...

     Ces culs-terreux croient dur comme fer que je porte le pouvoir d'un Guerrier-Mage. Moi, je ne donne pas cher de nos peaux. Mais il y a au moins une personne dans cette vallée que je ne pourrai jamais abandonner, alors j'irai jusqu'au bout.

     Mon nom, c'est moi qui l'ai choisi : je suis Jal, celui-qui-ose.
Bien qu'ayant une certaine épaisseur (un peu plus de 750 pages dans son édition France Loisirs), ce livre se lit relativement vite. L'écriture est très simple, dépouillé de tout effet de style, mais cette simplicité empêche également de donner de la profondeur à une histoire qui s'annonce déjà dès le départ, des plus classiques et prévisible. Alors qu'importe la destination, c'est le voyage qui compte comme j'ai coutume de dire, mais ici, il n'y a pour ainsi dire pas de voyage. Et c'est là un autre défaut du livre. Si une histoire en huis-clos aurait pu être agréable et attachante, il aurait fallu donner plus d'épaisseur à ce village et ses habitants. Ici, ce n'est pas le cas. 
Raconté à la première personne, toute l'action du livre tourne donc autour de Jal qui, hélas, n'est pas plus attachant que les autres, même au fur et à mesure que son passé se dévoile. C'est donc du côté des personnages de simples figurants pour lesquels on éprouve ni sympathie ni empathie, et encore moins d'attachement, c'est dommage, réellement.
Côté cadre, et bien je l'ai déjà dit, c'est un huis-clos qui se passe presque essentiellement dans un petit village encore épargné par la guerre et je tire donc à nouveau la cordelette "espoirs déçus", pourquoi ne découvre t-on pas plus le désert de Cendres ? Les autres peuples, les autres cultures ? Il y avait pourtant matière a ! Et puis, entre nous, ça nous aurait éviter quelques dizaines de "foutresaint" qui s'ils sont sympathique au début, ne serve rapidement plus à rien. Paul Beorn n'est pas David Gemmell et ne le sera jamais. 
Mais je serais salauds en me contentant de flinguer un roman que j'ai pourtant lu assez vite sans vomir mon dégout à chaque chapitre. Car, en effet, ce bouquin ne promets pas de grandes chevauchés sur des milliers de lieux, on ne nous promets pas non plus de découvrir tout un bestiaire fabuleux et terrifiant, non, on nous promet simplement l'histoire d'un déserteur à la recherche d'un avenir et de son passé. Et celà, on nous l'offre. Et pas si mal que ça finalement. Il est simplement regrettable qu'en plus de 700 pages ce livre ait si peu de profondeur.

6.5/10

Et, allez savoir pourquoi, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à l'adaptation cinématographique du bouquin "Les Mangeurs de Morts / Le Royaume de Rothgar / Le Treizième Guerrier" de Michael Crichton par John McTiernan, en lisant ce bouquin ? Allez savoir pourquoi... Je n'ai pas lu le livre et pas vu ce film depuis au moins dix ans... Peut-être le thème du guerrier déraciné qui se retrouve à combattre loin de chez lui ?!

jeudi 8 décembre 2016

Chronique - TERRY PRATCHETT - La Huitième Couleur (One-shot)

Résumé du livre :
      Dans une dimension lointaine et légèrement trop courte, sur un plan astral passablement froissé, les tourbillons de brumes stellaires frémissent et s'écartent... Voici le Disque du monde porté par la Grande Tortue dans son lent voyage vers nulle part...

     Les habitants d'Ankh-Morpork croyaient avoir tout vu.

     Et Deuxfleurs avait l'air tellement inoffensif, bonhomme chétif, fidèlement escorté par un Bagage de bois magique déambulant sur une myriade de petites jambes.

     Tellement inoffensif que le Patricien avait chargé le calamiteux sorcier Rincevent de sa sécurité dans la cité quadrillée par la Guilde des Voleurs et celle des Assassins ; mission périlleuse et qui devait les conduire loin : dans une caverne de dragons ; peut-être jusqu'au Rebord du Disque.

     Car Deuxfleurs était d'une espèce plus redoutable qu'on ne l'imaginait : c'était un touriste...
Oui bien sur, ce n'est pas vraiment un one-shot puisqu'il appartient au gigantesque cycle du Disque-Monde mais il peut très bien se lire comme tel, quoi que la fin m'a quelque peu déstabilisé, mais j'y reviendrais.
J'avais fait une première tentative il y a un ou deux ans de lire ce livre mais il me tombait des mains, et puis comme je me suis dit, qu'il fallait au moins lire un Pratchett dans sa vie, j'ai réessayé, et c'est passé tout seul cette fois !
C'est un livre court, amusant, qui sait jouer avec les clichés de la fantasy et qui apporte une réel fraicheur quand on en a marre des bouquins de fantasy "classiques". Les personnages sont drôle, tant Deuxfleurs et sa naïveté exubérante que Rincevent qui tombe de Charybde en Scylla à cause de la naïveté de son compagnon. La Mort est également un personnage plaisant bien qu'assez en retrait, mais la véritable force du livre, c'est son univers complétement loufoque et décalé, remplie d'allusions au cycle des épées de Lieber, à l'épée Excalibur ou encore au cycle de Pern de McCaffrey. Et la fin ne peut que donner envie de vite acheter la suite, à savoir "le huitième sortilège".
Sans être un chef d’œuvre, la Huitième couleur s'avère être un livre qui remplie pleinement sa part du marché, à savoir nous offrir un bon moment sans prise de tête, et c'est tout ce que j'en attendais !

7/10